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I. MYRIACANTHUS PARADOXUS Agass.

Myriacanthus paradoxus Tafel 6

© ETH-Bibliothek Zürich, Alte Drucke

Vol. 3. Tab. 6

 

Les différens exemplaires de cette espèce que j'ai fait figurer offrent sous différentes faces tous les caractères de ces rayons; je suis en état d'en donner une description plus complète que de la plupart des autres Ichthyodorulithes. Le plus grand de ces trois exemplaires, qui a été donné au Musée de Bristol par M. Math. Wright, est surtout intéressant en ce que sa base est assez bien conservée; il fait voir mieux que tout autre quelle est la véritable structure des rayons de ce genre. Dans l'exemplaire de la collection de Lord Cole, fig. 5, également en profil, on remarque principalement les épines du bord postérieur, vers la base du rayon. Avec celui du Musée britannique, fig. 1, 2, 3 et 4, qui est entièrement détaché de la roche dans laquelle il se trouvait, j'ai pu étudier différens détails de sa structure qui ne sont pas visibles dans les autres exemplaires et entr’autres l'aspect des coupes transversales. La figure 1 le représente par sa surface postérieure, et la fig. 2 par sa surface antérieure; enfin j'en ai vu d'autres fragmens dans la collection de Miss Philpot á Lyme Régis.

 

Tous ces rayons proviennent du Lias de Lyme Régis. Celui du Musée britannique a déjà été figuré par M. de la Onchus dans le 3° volume de la Nouvelle Série des Trans. de la société géologique de Londres.

 

La forme générale de ce rayon est celle d'une pyramide très-allongée, qui se rétrécit très-insensiblement vers son extrémité. Dans l'exemplaire de M. Wright, fig. 6, oû la base paraît entière, on voit que la ligne d'insertion de ce rayon est oblique, que la partie cachée dans la chair est très-courte et striée longitudinalement, et que le rayon d'ailleurs droit est légèrement courbé en arrière á sa partie inférieure. Ce qu'il y a de très-particulier, c'est qu'à la face postérieure il ne se forme pas de rainure ou de sillon évasé vers la base comme dans les autres Ichthyodorulithes, mais que le rayon reste entièrement fermé et n'a d'ouverture qu'au dessous de la partie oblique de sa base. La cavité intérieure est considérable et arrondie; vers la pointe c'est le côté postérieur des parois du rayon qui est le plus épais, fig. 3, tandis que vers la base c'est le côté antérieur, fig. 4. On reconnaît bien distinctement dans ses coupes que la surface de tous' ces rayons est émaillée et d'une substance différente de celle de l'os qui est fibreux.

 

Parmi les épines des bords postérieurs il y en a quelques-unes qui sont plus arrondies et plus arquées que les autres; on en voit surtout dans l'exemplaire de Lord Cole fig. 5, et vers l'extrémité de celui de Bristol fig. 6. Les tubercules des surfaces latérales, quoique disposées généralement en séries longitudinales, présentent cependant souvent des déviations obliques au diamètre transversal du rayon. Sur différens points ces tubercules sont aussi plus serrés et plus grands que sur d'autres; ainsi á la face antérieure de la partie inférieure du rayon ils sont plus gros en général que sur les côtés. En revanche, il n'y a pas dans cette partie de grandes épines au milieu du bord antérieur; mais aussi ces tubercules sont moins arrondis que les autres et souvent même comprimés comme les grosses épines. Dans l'exemplaire de Lord Cole, fig. 5, on remarque encore une différence résultant probablement de l'état de conservation du rayon; c'est que la base sur laquelle les grosses épines reposent est striée dans tous les sens en forme d'éventail. D'ailleurs tous les tubercules sont lisses.

 

La pointe du rayon n'est visible dans aucun des exemplaires que j'ai vus; cependant celui de Lord Cole paraît s'étendre plus loin que les autres; du moins la partie extrème de ce rayon est-elle plus lisse, les tubercules sont beaucoup plus fins et moins serrés et les bords inférieurs et postérieurs devenus plus tranchans, ne portent plus de piquans. Quant aux épines moyennes du bord antérieur, c'est dans l'exemplaire du Musée britannique qu'elles sont le plus saillantes; dans celui de M. Wright elles sont beaucoup moins développées, surtout vers la base du rayon; enfin pour signaler toutes les différences qui existent entre ces différens exemplaires je ferai remarquer encore que le petit sillon qu'on observe au-dessus des grosses épines latérales postérieures et qui est généralement lisse, est orné de petits tubercules dans l'exemplaire de Lord Cole. Ces différences s'expliquent facilement en considérant que l'exemplaire de M. Wright représente surtout la partie inférieure du rayon, celui du Musée britannique sa partie moyenne, et que celui de Lord Cole s'étend encore plus loin vers la la pointe. Je ne veux point dire par là que pour avoir une juste idée du rayon entier il fallût mettre bout á bout ces trois exemplaires; tant s'en faut, car ils proviennent d'individus de taille très-différente, et pour les réunir il faudrait les ramener aux mêmes dimensions et enlever á chacun ce qui se retrouve dans les autres, puisqu'ils ne sont pas cassés au même point de leur longueur.

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