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I. HYBODUS RETICULATUS Agass.
© ETH-Bibliothek Zürich, Alte Drucke
Vol. 3, Tab. 24, fig. 26; Tab. 22 a, fig. 22 et 23.
Les dents de cette espèce sont aussi fréquentes que les rayons que nous avons décrits ci-dessus. Elles se trouvent dans la même localité, le lias de Lyme-Regis, et comme elles y sont toujours associées aux rayons, nous ne doutons nullement qu'elles n'appartiennent an même poisson; mais on n'en connaît pas seulement les dents isolées, car il existe aussi, dans plusieurs collections, des fragmens plus ou moins bien conservés de la mâchoire et des lambeaux de chagrin. Notre figure 26 représente une mâchoire inférieure assez complète avec des portions des os attenans et des lambeaux de chagrin décomposé. La surface de ces différens os est finement granulée, surtout leur face intérieure. Le chagrin, dont quelques parties sont conservées, se présente á la loupe sous la forme de gros grains en cônes plus ou moins saillans, dont la surface est striée comme celle des cônes secondaires des dents. La fig. 26 représente la même pièce vue par sa face interne. L'aspect de son extrémité antérieure, fig. 26, nous donne la certitude qu'elle est entière de ce côté, comme du côté postérieur; l'on peut donc être certain que l'on a dans cette mâchoire tous les types des dents qu'elle porte. J'ai compté sept séries de dents cachées dans une excavation longitudinale du bord supérieur de la mâchoire, et qui présentaient toutes la plus grande uniformité dans leur aspect. Le nombre des dents de chaque série n'a pu être déterminé rigoureusement; j'en ai remarqué quatre dans la dernière série (série postérieure); cinq dans la seconde; quatre dans la troisième; six dans la quatrième; six dans la cinquième; trois dans la sixième, et seulement une dans la septième, á la face interne; encore était-elle en partie recouverte. Le chagrin est plus fin à la face intérieure qu'à la face extérieure des mâchoires; on y remarque surtout des enfoncemens ou des espèces de plis dans lesquels les dents sont enchâssées, comme chez les Squales vivans.
J'ai reçu plus tard de M. Buckland une mâchoire encore plus complète et du double plus grande, qui confirme en tous points les observations que j'avais faites sur d'autres fragmens. J'en ai donné une figure, Tab. 22 a, fig. 22 et 23, d'autant plus intéressante, que la plupart des dents y sont fort bien conservées. On y reconnaît aussi des restes assez bien conservés de chagrin. Les dimensions de cette mâchoire me font penser que le poisson dont elles proviennent pouvait avoir six á sept pieds. C'est, comme l'exemplaire décrit plus haut, une mâchoire inférieure, dont la branche gauche est un peu refoulée en avant. Outre les sept séries principales de dents déjà reconnues antérieurement, j'ai trouvé dans cette mâchoire les indices de trois séries rudimentaires vers l'angle postérieur de la gueule; je me suis en outre convaincu que la série antérieure des dents a est impaire et insérée sur la symphyse, et de plus que les dents de la 3° série sont un peu plus petites que celles qui les suivent ou qui les précèdent immédiatement; celles des 5° et 6 ° séries sont les plus grandes de toutes. Cependant malgré ces différences de taille, il n'y en a pas de bien notables dans leur forme; c'est tout au plus si les dents postérieures ont sur leurs bords antérieur et postérieur quelque dentelon de moins que les dents du milieu des mâchoires.
Mais le principal caractère de l'espèce se tire de la structure des dents; car quoique de forme et de grandeur plus ou moins variable suivant leur position dans la gueule du poisson et suivant la taille de l'individu dont elles proviennent, toutes les dents d’Hybodus reticulatus se font remarquer par un caractère commun qui est une racine étroite en avant, plus large en arrière, rectiligne ou ondulée á sa face inférieure, et dont le tissu est spongieux, réticulé et plus grossier que celui de l'émail, ce qui a valu á ce poisson son nom spécifique. La couronne est doublement oblique sur cette racine, c'est-à-dire inclinée á la fois en dedans et en arrière. Le cône principal qui occupe exactement le milieu de la dent égale en hauteur les deux tiers et même les trois quarts de la longueur de la couronne. Il est très-acéré, arrondi et subulé; sa surface est distinctement plissée ou striée; les stries sont surtout marquées á la base du cône, où elles occasionnent même de petits bourrelets; mais elles s'oblitèrent insensiblement vers la pointe, qui est même ordinairement tout-à-fait lisse. Sur chaque côté du cône principal, il y a trois ou quatre cônes secondaires qui décroissent en s'éloignant du cône principal; leur nombre, autant que j'ai pu m'en assurer jusqu'ici, est égal des deux côtés; mais les plus développés n'atteignent jamais le tiers de la hauteur du cône principal. Ces cônes secondaires sont tous marqués de stries très-distinctes, comme celles de la base du cône principal, mais avec cette différence, qu'elles s'étendent jusqu'au sommet. Tel est du moins l'aspect que ces dents présentent sur le côté externe de la mâchoire; les stries sont un peu moins marquées sur le côté interne (malheureusement le lithographe les a exagérées dans notre fig. 26') , mais elles sont bien rendues dans les figures de Tab. 22 a; elles ne s'étendent pas non plus jusque tout près de la base de l'émail, ensorte qu'il y a ici un arc lisse le long de la racine.
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References for HYBODUS RETICULATUS
