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IV. CARCHARODON PRODUCTUS Agass.

CARCHARODON PRODUCTUS Tafel 30 fig. 2, 4, 6, 7, 8

© ETH-Bibliothek Zürich, Alte Drucke

Vol, 3, Tab. 30, fig. 2, 4, 6, 7 et 8

SYN.: Knorr Vol. II, Tab. H, 1 a. - Scilla corp. mar. Tab. 3, fig. 1, et Tab. 5, fig. 2. - Parkinson Org. Rem. vol. III . Tab. 19, fig. 11.- Burtin. Serpent de mer. Oryct. Tab. 2.

En rapportant á une seule espèce sous le nom de C. productus les différentes dents qui sont ici figurées, je ne prétends nullement les déterminer d'une manière irrévocable. C'est avec plus d'hésitation encore que je joins comme synonymes les figures de quelques auteurs qu'on a généralement rapportées au C. verus (Carcharodon Lamia). Celles de Scilla sont les seules dont je puisse garantir l'identité, ayant eu occasion de voir les originaux de ses planches qui ont été acquis par Woodward et qui font maintenant partie du Musée de Cambridge. Ce qui m'a engagé á envisager toutes ces figures comme représentant toutes la même espèce, c'est qu'à côté de quelques caractères particuliers qui leur sont propres, ces dents trahissent leur parenté par une certaine ressemblance générale qui n'est pas sans quelque importance dans l'étude des fossiles, et qu'elles sont du nombre des plus communes dans toutes les collections.

D’après l'analogie des espèces vivantes, la dent représentée dans la fig. 2 et celle de fig. 4 seraient des dents du milieu de la mâchoire inférieure ou à-peu-près. Les dents de fig. 5 et 6 seraient du bord antérieur de la même mâchoire, et celles de fig. 7 et 8 probablement de la mâchoire supérieure. La dent de fig. 2 a tout-à-fait cette forme échancrée et cette prépondérance de la base, qui caractérise les dents de la partie moyenne de la mâchoire inférieure. Les dents de fig. 7 et 8 ont d'un autre côté cette forme élancée, qui caractérise les dents de la région antérieure de la mâchoire supérieure, et l'absence d'un bourrelet aux bords antérieur et postérieur de l'émail confirme en quelque sorte la position que nous leur assignons, tandis que la présence d'une échancrure entre l'émail et la racine dans les fig. 5 et 6 nous engage á envisager ces dernières comme provenant de la mâchoire inférieure.

Un caractère commun á toutes ces dents, c'est qu'elles sont ordinairement un peu inclinées en arrière et légèrement inéquilatérales. Le bord postérieur est sensiblement concave, le bord antérieur l'est moins, mais cependant toujours un peu. La face externe est plane et même concave sur le sommet, par suite de la courbure assez notable de la pointe en avant (fig. 5', 6', 7' et 8'). La face interne, quoique bombée, l'est cependant bien moins que dans beaucoup d'autres espèces, et l'on remarque, notamment á la base de l'émail, un aplatissement assez notable qui n'existe pas, ou du moins n'est pas aussi sensible dans les autres espèces. L'épaisseur de la couronne n'est pas considérable; en revanche, la racine se renfle considérablement sur le milieu de la face interne; elle est en général plus prépondérante dans les petites dents (fig. 2 et 4) que dans les grandes (fig. 7 et 8). Dans toutes, la racine est concave. Quant á la base de l'émail, elle est plus échancrée á la face interne qu'à la face externe.

Cette espèce a dù être jadis très- répandue, si toutes les dents qu'on lui rapporte sont réellement identiques; mais, je le répète, on ne pourra avoir une entière certitude á cet égard, que lorsque l'on aura découvert, dans une localité, une série de dents provenant d'un seul individu, qui permettront alors d'apprécier les différences de forme et de dimension correspondant á la position des dents dans la gueule.

Je ne doute pas que le gisement du C. productus ne soit tertiaire, quoique l'origine de la plupart des dents figurées soit douteuse.

Les originaux de fig. 5, 6, 7 et 8 se trouvent au Musée de Carlsruhe, sans indication de gisement. L'original de fig. 2 appartient á M. le comte de Münster, et provient, dilon de l'île de Malte. M. Max. Braun possède une dent semblable, trouvée á Alzey, sur les bords du Rhin. M. Kaup m'en a communiqué deux fort belles, provenant également des bords du Rhin. Enfin, il en existe aussi dans la collection de M. Alex. Brongniart, dans celle de lord Enniskillen, dans celle de sir Philipp Egerton, dans les musées de Stuttgart, de Strasbourg et de Soleure. Le Muséum de Paris en possède une assez mal conservée, trouvée par M. de Chabrol, près d'Apt, dans le département de Vaucluse.

Les dents figurées par Scilla proviennent de l'île de Malte; c'est également dans le Pléiocène de celle île qu'a été recueilli l'exemplaire de Sir Philipp Egerton.

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References for CARCHARODON PRODUCTUS