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II. CARCHARODON RECTIDENS Agass.
© ETH-Bibliothek Zürich, Alte Drucke
Vol. 3, Tab. 30a, fig. 10
M. Dureau Delamalle a déposé au Muséum d'histoire naturelle de Paris une dent assez bien conservée de cette espèce, ainsi que deux autres tout-à-fait usées par le charriage. Il les a accompagnées de la note suivante:
«Ces débris fossiles ont été trouvés dans le terrain schisteux, dans un ilôt isolé de falun, métairie de Fosse, commune de Noyant, arrondissement de Légré, département de Maine-et-Loire. Les ardoises s'exploitent á côté en bancs creusés de 200 á 300 pieds de profondeur. M. de Beaujon, qui est près d'Angers, pourrait donner des détails exacts du gisement et une plus grande quantité d'os fossiles, si M. Cuvier le jugeait utile (La nature des fragmens attachés á l'os basilaire dune de ces dents me fait présumer que c'est du calcaire grossier).»
C'est la plus grande dent de Squale qui me soit connue. Sa forme est celle d'un triangle isocèle, á bords presque droits et finement dentelés. Il est vrai que certaines dents du C. megalodon ont à-peu-près le même contour; mais ce qui distingue surtout notre espèce, c'est sa face externe qui présente des ondulations assez particulières. Au lieu d'une surface parfaitement plane ou un peu concave, comme dans la plupart des autres espèces, nous trouvons ici tine légère dépression de chaque côté des bords, ensorte que la partie centrale de la dent paraît voùtée; mais comme la pointe est en même temps légèrement relevée, il en résulte qu'à la mi-hauteur la dent paraît légèrement évasée sur une ligne transverse. On peut reconnaître ces ondulations en examinant la dent soit de profil, soit de face (fig. 10'). La base de l'émail est fortement échancrée, même á la face externe qui est ici figurée. Au-dessus de l'angle d'échancrure on remarque une ride bien arrondie et fort distincte qui s'étend jusqu'au sommet. D'autres rides longitudinales partent de cette base et se dirigent vers le sommet, mais en s'effaçant insensiblement. La face postérieure n'est pas fortement bombée, mais elle l'est également sur toute son étendue. La base de l'émail est échancrée á angle droit, par conséquent beaucoup plus que sur la surface externe. La racine n'est malheureusement pas conservée; mais on voit par la cassure qu'elle a dù être très-forte.
Une autre belle dent de cette espèce dont je donne ici le croquis, se trouve également au Muséum d'histoire naturelle. Malheureusement on ne connaît pas la localité où elle a été trouvée; mais elle n'en servira pas moins á compléter les caractères de la dentition de ce poisson. Sa hauteur a quatre pouces et demi, la base de l'émail a à-peu-près trois pouces et demi de large, et la racine dans sa plus grande largeur environ quatre pouces; le milieu de la racine est sensiblement rétréci, comme on peut le voir par notre figure au trait; ses cornes latérales sont arrondies et assez fortement relevées en dehors. La face postérieure est régulièrement renflée dans toute son étendue. La base des bords, surtont du bord postérieur, est froncée et tend á s'auriculer. Cette dent provient de la collection de M. Sage. M. Alex. Brongniart possède aussi une dent de cette espèce, mais le gisement n'en est pas connu.
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References for CARCHARODON RECTIDENS
valid name: Megaselachus rectidens