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CHAPITRE XXVII. DU GENRE OXYRHINA Agass.
J'ai établi ce genre pour certaines espèces de Lamies très-voisines des vrais Lamna, mais qui en diffèrent par un caractère particulier de leur dentition, c'est que les dents sont complètement dépourvues de bourrelets latéraux. Ce caractère est surtout important pour l'étude des espèces fossiles, dont le genre peut être déterminé par ce moyen d'une manière aussi précise que si elles provenaient d'espèces vivantes. La détermination ne peut être douteuse que lorsqu'il s'agit de dents imparfaitement conservées; car lorsque la base de la racine est endommagée, il peut arriver que l'on ne sache pas si l'espèce appartient au genre Oxyrhina ou au genre Lamna ou au genre Otodus. Cependant les dents d'Oxyrhina se font généralement remarquer par leur forme aplatie et élancée qui dans beaucoup de cas suffît pour les distinguer de celles des vrais Lamna, qui sont toujours plus étroites. La ressemblance est plus grande sous ce rapport entre les Oxyrhina et les Otodus, et dans beaucoup de cas, il est plus difficile de distinguer entre ces deux genres, lorsque ces derniers ont perdu leurs bourrelets latéraux. Cependant les Otodus sont en général plus larges, plus triangulaires et moins plats que les Oxyrhina. Leur racine surtout est moins épaisse et n'offre jamais des cornes latérales aussi prononcées.
Sous tous les autres rapports, les Oxyrhines se rapprochent sensiblement des vrais Lamna. Aussi M.M. Müller et Henle, ainsi que le prince de Canino, les rangent-ils dans la même famille, á côté des Lamna et des Carcharodon. Ce sont, comme ces deux genres, des poissons moins élancés que les Carcharias. L'anale est en forme de croissant; les ouvertures branchiales sont toutes en avant des pectorales; l'anale et la seconde dorsale sont petites et opposées; une carène s'étend de chaque côté de la caudale. Les évents sont petits.
Le type de ce genre est le Lamna de Spallanzani. Le prince de Canino l'a décrit et figuré sous le nom d’Oxyrhina Spallanzani; c'est d’Oxyrhina gomphodon M. et H. (Lamna oxyrhina Cuv. et Val.), du grand Océan. La mâchoire en est représentée de grandeur naturelle sur notre Tab. G, fig. 2. Les fig. 2a, 2b, 2c et 2d représentent des dents isolées de la même espèce. MM. Müller et Henle citent une seconde espèce d'Oxyrhine sous le nom d'O. glauca M. et H. de Java.
Les espèces fossiles sont au nombre de quatorze, dont une dans le Jura, l’Oxryh. paradoxa; deux dans la craie, les Oxyrh. Mantellii et Zippei et onze dans les terrains tertiaires, qui sont les Oxyrh. hastalis, xiphodon, trigonodon, plicatilis, retroflexa, quadrans, leptodon, Desorii, crassa, subinflata et minuta.