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I. GYRACANTHUS FORMOSUS Agass.

 

Vol. 3. Tab. 5. fig. 2, 3, 4, 5 et 6

Gyracanthus formosus Tafel 5 fig. 2, 3Gyracanthus formosus Tafel 5 fig. 4, 5, 6

© ETH-Bibliothek Zürich, Alte Drucke

Cette espèce paraît très-répandue dans le terrain houiller. C'est même l'Ichthyodorulithe dont j'ai vu le plus grand nombre d'exemplaires. Il y en a deux fort grands dans la collection de la société royale d'Edimbourg, qui ont au moins quinze pouces de longueur, et en outre un assez grand nombre de fragmens et plusieurs exemplaires moins parfaits qui proviennent tous du calcaire d'eau douce de Burdie-House. M. le D' Hibbert en possède aussi plusieurs de cette même localité. M. Hutton m'en a aussi fait voir au musée de New-Castle sur Tyne, qui proviennent de la houille des environs. M. Buckland en a vu d'autres provenant de Sunderland, d'Alnwick en Northumberland, et de Burnt Island. Dans son mémoire sur le calcaire d'eaudouce de Burdie-House (Transact. of Roy. Soc. Edim. tom. XIII.) M. le D' Hibbert en a donné de bonnes figures. Elle a également été représentée dans le zoological Journal, N. 2, pl. 8, par J. Sowerby. L'exemplaire que j'ai fait figurer et qui appartient à M. W. Clayfield de Bristol, provient du terrain houiller de Dudley.

 

Ces rayons sont arrondis, surtout á leur face antérieure et sur les côtés qui sont sillonnés arêtes obliques; ils sont légèrement arqués en arrière, courbés sur le côté et même un peu tordus dans'toute leur longueur. Leur coupe est irrégulière, l'un des côtés étant un peu plus renflé que l'autre. La face postérieure est aplatie et sillonnée longitudinalement de plusieurs quilles parallèles qui s'étendent presque jusqu'au sommet du rayon et finissent en bas á l'échancrure que forme la cavité intérieure. Les rides latérales sont profondes, simples, taillées á angle droit, et forment des arêtes trancliantes á bords lisses dans la partie moyenne des rayons, plus ou moins ondulées sur leurs côtés et tuberculeuses vers leurs bords inférieurs. L'angle que forment ces ridesau milieu de la face antérieure des l'ayons varie peu, il est d'environ 60°; cependant il est un peu plus aigu vers l'extrémité du rayon et plus ouvert vers sa base, sans cependant y égaler un angle droit. La jonction de ces arêtes forme sur le dos des rayons une sorte de crète interrompue. Vers la base des rayons ces arêtes 'sont moins distinctes et se réduisent sur la partie dorsale où elles deviennent en même temps plus denticulées. La racine des rayons est très-évasée et striée longitudinalement jusqu’àson extrémité; vers la partie inférieure du sillon postérieur la cavité intérieure est assez considérable, mais vers le sommet du rayon elle se rétrécit considérablement. Au point où la cavité intérieure est complètement fermée, le sillon postérieur présente une forte échancrure.

 

M. Connell dans un mémoire imprimé dans le 13" volume des Transactions de la Société royale d'Edimbourg, a publié le résultat de l'analyse chimique qu'il a faite d'un fragment de rayon de cette espèce. Il a trouvé qu'il se composait de 53 %, de phosphate de chaux, de 33 % de carbonate de chaux, de 10 %; de matière siliceuse et d'une fraction de diverses autres substances; d'où il résulte, que la composition chimique de ce rayon se rapproche d'une manière frappante de celle des os des poissons osseux, dont le phosphate de chaux est le principal élément et diffère essentiellement de celle du squelette des poissons cartilagineux. Il semblerait résulter de là que la position que j'ai assignée au genre Gyracanthus parmi les poissons cartilagineux est une erreur manifeste; cependant je ferai observer d'un côté que la structure organique des rayons épineux des poissons cartilagineux diffère de celle de leurs vertèbres. En effet ces rayons sont fibreux, tandis que les vertèbres ont une structure granuleuse. D'un autre côté il n'existe point d'analyse chimique de quelque rayon épineux d'une espèce vivante de Chondroptérygien, ensorte qu'il serait prématuré de conclure que les Gyracanthus ne sont pas des poissons cartilagineux, parce que les rayons épineux de leur dorsale ont la même composition que le squelette des poissons osseux. D’après la différence qui existe dans la structure des rayons épineux et des vertèbres des poissons cartilagineux, il me paraît même vraisemblable que les rayons diffèrent chimiquement du reste de leur squelette. Ce serait un sujet de recherches, qui compléterait heureusement les intéressans renseignemens que l'on doit á M. Connell sur la composition des fossiles de Burdie-House.

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References for GYRACANTHUS FORMOSUS