Odontaspis aff. rutoti
(Winkler, 1874)
Classification: Elasmobranchii Lamniformes Odontaspididae
Reference of the original description
Mémoire sur quelques restes de poissons du système heersien. Archives du Musée Teyler, 4(1), 1–15
Mémoire sur quelques restes de poissons du système heersien. Archives du Musée Teyler, 4(1), 1–15
Types
Odontaspis aff. rutoti
Odontaspis aff. rutoti
Description:
Citation: Odontaspis aff. rutoti (Winkler, 1874): In: Database of fossil elasmobranch teeth www.shark-references.com, World Wide Web electronic publication, Version 12/2024
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Description
Original diagnose after Winkler (1874) p. 4-7 [2575]:
J'en étais là de mon étude des fossiles du heersien, quand M. Dewalque me procura encore quelques autres restes organiques du même étage géologique, savoir quelques dents de poissons. Plusieurs de ces objets ont été vus par feu M. Le Hon, et sont accompagnés d'étiquettes écrites de la main de ce savant. D'autres appartiennent à M. A. Rutot, qui les a recueillis lui-même dans les couches heersiennes d'Orp-le-Grand. Toutes ces dents appartiennent à une même famille de poissons, celle des Squalides. Les premiers échantillons qui méritent notre attention sont originaires du heersien de Marets. J'en représente deux exemplaires, agrandis environ trois fois, dans les fig. 3 et 4. Ces dents sont assurément des plus remarquables, et très probablement nouvelles pour la science.
En portant son attention sur la dent figurée sous le n°3, on observe qu'elle présente le cône à bords parfaitement lisses et courbé en arrière, la racine robuste, les bourrelets ou dentelons latéraux, la surface interne bombée, et la surface externe, plate des dents du genre fossile Otodus. Le cône est assez large et non effilé en pointe fine; sa largeur est à la partie inférieure de 0,010, sa longueur est en dedans de 0,007, et en dehors de 0,009, par conséquent cette dent n'a qu'une dimension médiocre, ce qui est un caractère général de tous les Otodus. L'émail descend plus bas à la face externe qu'à la face interne, et c'est la cause de la différence en longueur entre les deux faces que je viens de signaler. La base de la couronne offre quelques plis situés à la face externe, tandis que l'émail de la face interne de la couronne montre quelques fissures longitudinales. La racine est très échancrée, mais ne possède pas ces cornes allongées qu'on rencontre assez souvent dans d'autres genres de squalidiens fossiles, comme les Lamies, etc.
Si la dent en question ne présentait pas d'autres particularités que celles que nous venons d'énumérer, elle ne se distinguerait pas sensiblement des autres dents connues d'Otodus, et il serait peut-être possible de la rapporter à quelque espèce décrite. Mais il y a plus. On sait que les dents d'Otodus se caractérisent par la présence d'un bourrelet ou dentelon très développé et plus ou moins aplati, de chaque côté du cône principal. Ce dentelon, d'égale forme des deux côtés, est le plus souvent arrondi, un peu comprimé et acéré, et rarement il est anguleux ou dentelé. Toutes les dents d'Otodus connues ne présentent qu'un seul dentelon de chaque côté — la dent d'Otodus dont nous parlons, montre deux dentelons de chaque côté du cône, l'un assez robuste, l'autre plus petit. (Voyez la fig. 3.)
Sans contredit nous possédons dans cette dent un échantillon qui nous donne le droit d'établir une espèce nouvelle. J'ai cru un instant avoir affaire à une dent de l'espèce nommée Otodus serrât-us Ag. On sait que ce qui constitue le caractère distinctif de cette espèce, c'est que les dentelons ne sont pas arrondis, mais transformés en dentelures anguleuses. On voit une figure de deux de ces dents sur la planche 32 du T. III des Poiss. foss. L'idée qu'il s'agissait ici de cette espèce se présentait d'autant plus naturellement que les échantillons décrits par M. Agassiz T. III p. 272 cle l'ouvrage cité, proviennent de la montagne de St. Pierre de Maestricht, et M. Dewalque, en m'envoyant les dents en question, m'avait écrit :
„Toutes les dents de M. Rutot" (la dent à double dentelon fait partie de la collection rassemblée par ce savant) ont été recueillies par lui clans le sable heersien. Toutefois, comme beaucoup tombaient, pendant les recherches, sur le sol maestrichtien de la carrière, il n'est pas impossible, à la rigueur, qu'une ou deux dents maestrichtiennes s'y soient mêlées." Cependant, en examinant notre dent, on voit qu'elle a le même aspect que quelques autres dents de la même localité, Orp-le-Grancl, où M. Rutot a trouvé ses fossiles; elle présente la même couleur brune si caractéristique de la racine, et M. Dewalque termine la phrase que je viens de citer, en disant: ,,Toutefois, après examen de toutes ces dents, je les crois toutes heersiennes." Et de plus: notre dent du heersien ne nous offre nullement des dentelures anguleuses, mais au contraire deux dentelons séparés de chaque côté du cône.
En conséquence il sera inutile de confronter toutes les autres espèces d'Otodus avec celle dont nous nous occupons: aucune autre ne présente le caractère qui distingue cette dernière; caractère très facile à observer. Je propose donc de la nommer
Otodus Rutoti Winkler
et de la porter comme une espèce nouvelle sur la liste des fossiles du système heersien du Limbourg. Parmi les dents de la collection de M. Rutot, j'ai été assez heureux d'en rencontrer encore une dizaine tout à fait semblables à la dent que je viens de décrire, laquelle, par conséquent, n'est plus la seule de son espèce, comme je l'avais cru en faisant sa description. Ces dix échantillons confirment en tous points la diagnose précédente; seulement le caractère distinctif de l'espèce — les deux dentelons séparés par un espace libre, qui se trouvent de chaque côté de la couronne — se manifeste ici encore plus indubitablement que dans la dent décrite plus haut. Dans le nombre de ces nouvelles dents, il y en a qui sont un peu plus grandes et quelques-unes qui sont beaucoup plus petites; il y en a même deux qui n'ont, la racine non comprise, qu'une longueur de deux ou trois millimètres. Il est assez facile de constater au moyen d'une loupe que les deux dentelons caractéristiques sont en proportion d'autant plus longs, pointus et séparés de la couronne que la grandeur de la dent est moindre. Il paraît que ces dents ont une tendance marquée à multiplier le nombre des dentelons latéraux: on en trouve qui présentent en dehors des dentelons un petit tubercule qu'on pourrait envisager comme un dentelon incomplètement développé. Voyez la fig. 3. Un seul échantillon, de dimension moyenne, présente même trois dentelons pointus et distincts au bord antérieur de la dent: au bord postérieur il n'y en a que deux, mais la racine étant ici brisée,' il est à supposer, vu la manière abrupte dont cette partie se termine, que la dent ait possédé aussi trois dentelons au bord postérieur de la couronne. Je n'ai rencontré qu'un seul exemplaire avec cette particularité:, on le voit représenté, agrandi environ trois fois, clans la fig. 4.
Je ne saurais décider si le nombre des dentelons dépend de l'âge du poisson ou de la position que les dents occupent dans la bouche, soit à la mâchoire supérieure, soit à l'inférieure, soit plus ou moins en avant ou en arrière clans la gueule. Je crois cependant que le nombre plus ou moins grand des dentelons est en rapport avec le développement de la dent: les plus petites dents n'ont que deux bourrelets, quoique, comme je l'ai montré plus haut, ceux-ci soient très grands en proportion du cône principal. Toutefois on rencontre aussi des dents assez développées qui ne présentent que deux dentelons de chaque côté, comme par exemple, l'unique échantillon de la collection de M. Dewalque. Par la circonstance heureuse que nous connaissons maintenant onze échantillons de ces dents, la supposition que l'espèce pourrait être maestrichtienne au lieu de provenir du heersien, tombe d'elle-même. Il serait en effet inexplicable qu'un paléontologiste, occupé à rassembler des fossiles d'une couche, eût commis, onze fois de suite, une confusion avec des fossiles analogues appartenant à une couche différente. Je crois donc pouvoir assurer que ces dents proviennent du heersien d'Orp-le-Grancl.
Original diagnose after Winkler (1874) p. 4-7 [2575]:
J'en étais là de mon étude des fossiles du heersien, quand M. Dewalque me procura encore quelques autres restes organiques du même étage géologique, savoir quelques dents de poissons. Plusieurs de ces objets ont été vus par feu M. Le Hon, et sont accompagnés d'étiquettes écrites de la main de ce savant. D'autres appartiennent à M. A. Rutot, qui les a recueillis lui-même dans les couches heersiennes d'Orp-le-Grand. Toutes ces dents appartiennent à une même famille de poissons, celle des Squalides. Les premiers échantillons qui méritent notre attention sont originaires du heersien de Marets. J'en représente deux exemplaires, agrandis environ trois fois, dans les fig. 3 et 4. Ces dents sont assurément des plus remarquables, et très probablement nouvelles pour la science.
En portant son attention sur la dent figurée sous le n°3, on observe qu'elle présente le cône à bords parfaitement lisses et courbé en arrière, la racine robuste, les bourrelets ou dentelons latéraux, la surface interne bombée, et la surface externe, plate des dents du genre fossile Otodus. Le cône est assez large et non effilé en pointe fine; sa largeur est à la partie inférieure de 0,010, sa longueur est en dedans de 0,007, et en dehors de 0,009, par conséquent cette dent n'a qu'une dimension médiocre, ce qui est un caractère général de tous les Otodus. L'émail descend plus bas à la face externe qu'à la face interne, et c'est la cause de la différence en longueur entre les deux faces que je viens de signaler. La base de la couronne offre quelques plis situés à la face externe, tandis que l'émail de la face interne de la couronne montre quelques fissures longitudinales. La racine est très échancrée, mais ne possède pas ces cornes allongées qu'on rencontre assez souvent dans d'autres genres de squalidiens fossiles, comme les Lamies, etc.
Si la dent en question ne présentait pas d'autres particularités que celles que nous venons d'énumérer, elle ne se distinguerait pas sensiblement des autres dents connues d'Otodus, et il serait peut-être possible de la rapporter à quelque espèce décrite. Mais il y a plus. On sait que les dents d'Otodus se caractérisent par la présence d'un bourrelet ou dentelon très développé et plus ou moins aplati, de chaque côté du cône principal. Ce dentelon, d'égale forme des deux côtés, est le plus souvent arrondi, un peu comprimé et acéré, et rarement il est anguleux ou dentelé. Toutes les dents d'Otodus connues ne présentent qu'un seul dentelon de chaque côté — la dent d'Otodus dont nous parlons, montre deux dentelons de chaque côté du cône, l'un assez robuste, l'autre plus petit. (Voyez la fig. 3.)
Sans contredit nous possédons dans cette dent un échantillon qui nous donne le droit d'établir une espèce nouvelle. J'ai cru un instant avoir affaire à une dent de l'espèce nommée Otodus serrât-us Ag. On sait que ce qui constitue le caractère distinctif de cette espèce, c'est que les dentelons ne sont pas arrondis, mais transformés en dentelures anguleuses. On voit une figure de deux de ces dents sur la planche 32 du T. III des Poiss. foss. L'idée qu'il s'agissait ici de cette espèce se présentait d'autant plus naturellement que les échantillons décrits par M. Agassiz T. III p. 272 cle l'ouvrage cité, proviennent de la montagne de St. Pierre de Maestricht, et M. Dewalque, en m'envoyant les dents en question, m'avait écrit :
„Toutes les dents de M. Rutot" (la dent à double dentelon fait partie de la collection rassemblée par ce savant) ont été recueillies par lui clans le sable heersien. Toutefois, comme beaucoup tombaient, pendant les recherches, sur le sol maestrichtien de la carrière, il n'est pas impossible, à la rigueur, qu'une ou deux dents maestrichtiennes s'y soient mêlées." Cependant, en examinant notre dent, on voit qu'elle a le même aspect que quelques autres dents de la même localité, Orp-le-Grancl, où M. Rutot a trouvé ses fossiles; elle présente la même couleur brune si caractéristique de la racine, et M. Dewalque termine la phrase que je viens de citer, en disant: ,,Toutefois, après examen de toutes ces dents, je les crois toutes heersiennes." Et de plus: notre dent du heersien ne nous offre nullement des dentelures anguleuses, mais au contraire deux dentelons séparés de chaque côté du cône.
En conséquence il sera inutile de confronter toutes les autres espèces d'Otodus avec celle dont nous nous occupons: aucune autre ne présente le caractère qui distingue cette dernière; caractère très facile à observer. Je propose donc de la nommer
Otodus Rutoti Winkler
et de la porter comme une espèce nouvelle sur la liste des fossiles du système heersien du Limbourg. Parmi les dents de la collection de M. Rutot, j'ai été assez heureux d'en rencontrer encore une dizaine tout à fait semblables à la dent que je viens de décrire, laquelle, par conséquent, n'est plus la seule de son espèce, comme je l'avais cru en faisant sa description. Ces dix échantillons confirment en tous points la diagnose précédente; seulement le caractère distinctif de l'espèce — les deux dentelons séparés par un espace libre, qui se trouvent de chaque côté de la couronne — se manifeste ici encore plus indubitablement que dans la dent décrite plus haut. Dans le nombre de ces nouvelles dents, il y en a qui sont un peu plus grandes et quelques-unes qui sont beaucoup plus petites; il y en a même deux qui n'ont, la racine non comprise, qu'une longueur de deux ou trois millimètres. Il est assez facile de constater au moyen d'une loupe que les deux dentelons caractéristiques sont en proportion d'autant plus longs, pointus et séparés de la couronne que la grandeur de la dent est moindre. Il paraît que ces dents ont une tendance marquée à multiplier le nombre des dentelons latéraux: on en trouve qui présentent en dehors des dentelons un petit tubercule qu'on pourrait envisager comme un dentelon incomplètement développé. Voyez la fig. 3. Un seul échantillon, de dimension moyenne, présente même trois dentelons pointus et distincts au bord antérieur de la dent: au bord postérieur il n'y en a que deux, mais la racine étant ici brisée,' il est à supposer, vu la manière abrupte dont cette partie se termine, que la dent ait possédé aussi trois dentelons au bord postérieur de la couronne. Je n'ai rencontré qu'un seul exemplaire avec cette particularité:, on le voit représenté, agrandi environ trois fois, clans la fig. 4.
Je ne saurais décider si le nombre des dentelons dépend de l'âge du poisson ou de la position que les dents occupent dans la bouche, soit à la mâchoire supérieure, soit à l'inférieure, soit plus ou moins en avant ou en arrière clans la gueule. Je crois cependant que le nombre plus ou moins grand des dentelons est en rapport avec le développement de la dent: les plus petites dents n'ont que deux bourrelets, quoique, comme je l'ai montré plus haut, ceux-ci soient très grands en proportion du cône principal. Toutefois on rencontre aussi des dents assez développées qui ne présentent que deux dentelons de chaque côté, comme par exemple, l'unique échantillon de la collection de M. Dewalque. Par la circonstance heureuse que nous connaissons maintenant onze échantillons de ces dents, la supposition que l'espèce pourrait être maestrichtienne au lieu de provenir du heersien, tombe d'elle-même. Il serait en effet inexplicable qu'un paléontologiste, occupé à rassembler des fossiles d'une couche, eût commis, onze fois de suite, une confusion avec des fossiles analogues appartenant à une couche différente. Je crois donc pouvoir assurer que ces dents proviennent du heersien d'Orp-le-Grancl.
Remarks
shark-references Species-ID=13131;
shark-references Species-ID=13131;
References
Les Sélaciens du Paléogène de Manghyschlak, d'Emba et du versant oriental d'Oural. «in russian». Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, Section Géologique, 6(3–4), 292–338
Les Sélaciens du Paléogène de Manghyschlak, d'Emba et du versant oriental d'Oural. «in russian». Bulletin de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, Section Géologique, 6(3–4), 292–338