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II. STROPHODUS RETICULATUS Agass.
© ETH-Bibliothek Zürich, Alte Drucke
Vol. 3. Tab. 17
Psammodus reticulatus Agass., Planche citée et Sir Philipp Egerton, Cat.
Les nombreuses dents représentées sur la planche citée appartiennent toutes á la même espèce; elles ont été trouvées ensemble, á côté les unes des autres, dans une position telle que l'on est en droit de supposer qu'elles proviennent toutes du même individu et que, malgré les différences très-sensibles qu'elles présentent, elles ont armé la même gueule. La découverte en est due á Sir Philipp Egerton, qui les a trouvées dans l'argile de Shotover près d'Oxford. Elles se trouvent maintenant dans sa collection et dans celle de Lord Cole.
En comparant ces différentes dents á celles du Strophodus longidens, tab. 16, il parait bien évident qu'elles appartiennent au même genre; cependant il m'est impossible d'entrer, pour cette espèce, dans des détails aussi circonstanciés sur la position et les rapports des dents entre elles, que je l'ai fait pour le Strophodus longidens. Les dents figurées du Strophodus reticulatus ayant été trouvées séparément, bien qu'ensemble, il m'est impossible de distinguer les formes qui proviennent de la mâchoire supérieure et celles qui proviennent de la mâchoire inférieure, ni de reconnaître quelles de ces dents étaient insérées du côté droit et quelles du côté gauche. Mes indications se borneront donc á comparer les dents de différentes formes á celles du Cestracion et du Strophodus longidens, auxquelles elles ressemblent le plus, pour en déduire quelques inductions sur leur position, à la partie antérieure ou à la partie postérieure des mâchoires. Les formes représentées par les fig. 1 - 5 tab. 17, proviennent évidemment de l'extrémité antérieure des mâchoires, tant de la mâchoire supérieure que de la mâchoire inférieure; elles correspondent aux dents de Cestracion marquées o2 dans la fig. 13 de la Tab. D et se distinguent des autres modifications figurées sur cette même pl. 17, par leur forme ramassée, par leur couronne rehaussée en forme de bosse longitudinale irrégulière et par les bourrelets plissés du pourtour de la couronne, qui débordent de beaucoup l'épaisseur de la racine. Sur la plaque fig. 2 de la Tab. 16, nous n'avons vu qu'une seule dent de cette forme; elle diffère principalement de celles du Strophodus reticulatus par l'absence de bourrelets plissés aux bords de l'émail. Ce caractère me paraît suffisant pour prouver que le Strophodus longidens diffère spécifiquement du reticulatus. Ce n'est pas á dire que dans ce dernier, toutes les dents aient des plis renflés au pourtour de la couronne; ils ne sont très-prononcés que dans les dents antérieures et dans celles qui font passage aux formes plus plates des côtés de la mâchoire; mais comme la dent du Strophodus longidens, á laquelle il est fait illusion, est certainement une dent antérieure, la présence ou l'absence de ces plis devient á mes yeux un caractère spécifique, lorsqu'il s'agit seulement des dents antérieures. Les fig. 1 á 1 a représentent deux de ces dents, que je crois avoir occupé la place la plus avancée sur les côtés des mâchoires, l'une du côté droit et l'autre du côté gauche, ou l'une de la mâchoire supérieure et l'autre de la mâchoire inférieure; elles sont représentées en profil, dans le sens de leur diamètre longitudinal; la fig. 1'' en représente une, de profil transversal, de manière á donner une juste idée de la coupe et á faire voir que la couronne est plus renflée, surtout á son bord, que la racine; enfin, les fig. 1' et 1 '', les représentent d'en haut. La forme tordue et le rétrécissement de leurs deux bouts est très-caractéristiques pour toutes les dents antérieures des Strophodus; c'est même cette particularité qui leur a valu leur nom générique. La dent fig. 5 est si régulière et si symétrique, que je suis porté á croire qu'elle était placée sur la symphyse des deux branches de la mâchoire et y formait, avec d'autres semblables, une rangée impaire, comme dans le genre Cestracion; elle se distingue aussi par l'échancrure régulière du bord inférieur de la racine, les fig. 5' et 5'' la représentent des deux côtés, la fig. 5'' en profil transversal et la fig. 5' d'en haut. L'échancrure que porte la racine de la dent fig. 2 me porterait á croire que cette dent était la plus voisine de celle de la fig. 5, si sa forme plus étroite ne la rapprochait davantage de la fig. 3; elle est également figurée en profil dans deux sens et vue d'en haut. Il en est de même de celle de la fig. 4, qui suivait probablement sur le côté de celle de la fig. 1'; puis venait celle de la fig. 3 ou telle autre semblable, tendant á s'allonger de plus en plus en se rétrécissant également. Quoi qu'il en soit de l'ordre de succession de ces dents sur les côtés de la mâchoire, toujours est-il que celles des cinq premières figures passent insensiblement à des dents de forme un peu différentes, comme celles des figures 9, 10, 11, 12 et 13, chez lesquelles la couronne est moins détachée et moins saillante sur le milieu, où les deux bouts sont moins rétrécis, moins détachés du centre et plus droits, et où les bourrelets du bord de l'émail, moins saillans et moins plissés, débordent moins la largeur de la racine. Ces dents, représentées toutes de trois côtés, comme les premières, s'en distinguent en outre, en ce que le réseau de plis dont la couronne est ornée, au lieu de former une sorte de quille longitudinale, tend plus sensiblement á converger vers le centre. Cependant ni les unes ni les autres n'ont encore cette apparence sablée que l'on remarque à la surface des dents placées plus en arrière, sur les côtés des mâchoires, comme celles des figures 19, 20 et 21; les pores des tubes dont l'émail est formé, se cachent dans les rides de la surface et s'y remarquent d'autant moins que c'est entre eux que le réseau des plis s'étend et se relève. Il me reste quelques doutes sur la position relative des dents fig. 6, 7, 8 et 14, qui semblent aussi bien intermédiaires entre celles des fig. 19, 20 et 21, et celles des fig. 9, 10, 11, 12, 13, qu'entre ces mêmes grandes dents et celles des fig. 15, 16, 17 et 18. Il ne me paraît pas y avoir de doute sur les grandes dents de la rangée inférieure de ma planche; elles formaient la série principale du milieu des mâchoires et correspondaient á celles du genre Cestracion, qui sont marquées o, dans la fig. 13 de la Tab. D: comme elles, ce sont les plus grandes de l’espèce, leur surface est plus large, plus plate, la couronne est plus égale, leurs bords sont plus réguliers, sans bourrelets plissés, et la racine est proportionnellement plus large; le réseau de plis de leur émail se limite au pourtour de la couronne, et le centre n'offre plus que de fins pores parsemés uniformément sur une surface qui ne se rehausse que faiblement vers l'extrémité postérieure de la dent. Les fig. 19, 20 et 21 représentent ces dents vues d'en haut, et les fig. 19, 20 et 21 en profil longitudinal. Quant aux petites dents plates, á surface pointillée et réticulée et á racine oblique des fig. 15 - 18, il ne me paraît pas douteux non plus qu'elles occupaient le fond de la gueule, c'est-à-dire qu'elles correspondaient aux dents marquées o' dans la fig. 13 du Cestracion tab. D. Elles se voient en profil fig. 15, 16, 17 et 18, et d'en haut fig. 15, 16, 17 et 18. Si je devais maintenant me prononcer sur la position des dents fig. 6, 7, 8 et 14, je pencherais pour admettre que celle de la fig. 14 et ses analogues suivaient immédiatement les grandes des fig. 19, 20 et 21, la plus grande largeur de leur racine tronquée carrément fig. 14’ la rapproche du moins davantage des grandes dents fig. 19 etc., et des petites fig. 16 et suivantes, que de celles des fig. 11, 12 et 13. Il en serait de même de celles des fig. 6 et 7, mais les dents fig. Set 10 pourraient bien alors provenir de la rangée qui précédait immédiatement les plus grandes, puisque leur racine se rétrécit davantage, surtout celle de la fig. 8, comme c'est le cas de toutes les dents antérieures.
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