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CHAPITRE XII. DU GENRE CLADODUS Agass.
Les dents de ce genre ont la plus grande ressemblance avec celles du genre Hybodus que nous venons de décrire. C'est la même forme élancée du cône médian; le même aspect plissé de l'émail; les mêmes rapports entre la racine et la couronne. Le cône principal est également flanqué de chaque côté de cônes secondaires, mais avec cette différence, qu'au lieu d'aller en décroissant du milieu vers les bords, ces cônes secondaires présentent une disposition inverse, c'est-à-dire que le cône secondaire externe est sensiblement plus développé que les autres. Il est impossible, dans l'état actuel de nos connaissances, de dire jusqu’à quel point de pareilles différences correspondent á des modifications plus profondes dans l'organisation de l'animal. Tout ce que je puis dire maintenant, c'est qu'ayant reconnu cette disposition particulière des cônes secondaires dans des dents qui évidemment sont d'espèces distinctes, j'ai cru devoir les réunir sous un litre particulier, en attendant que des observations ultérieures viennent confirmer les faibles indices fournis par ces débris isolés. Il faut se souvenir cependant que le type des Hybodontes ne présente point de ces variations considérables, comme on les observe dans d'autres genres, et que par conséquent les particularités de structure doivent avoir une valeur d'autant plus grande dans la pondération des caractères, soit génériques, soit spécifiques.
Quant á la structure microscopique des dents de ce genre, nous verrons plus bas que, tout en se rapprochant sensiblement de celle des Hybodes, elle présente cependant quelques particularités qui justifient jusqu’à un certain point l'établissement du genre Cladodus.
Toutes les espèces connues jusqu’à ce jour proviennent des terrains houillers, ensorte que l'on est naturellement porté á les envisager comme les avant-coureurs du genre Hybodus, qui n'apparaît qu'avec le Muschelkalk. Si cette délimitation dans la répartition géologique des espèces se confirme par la suite, elle sera une raison de plus pour envisager le genre Cladodus comme bien fondé.
Je ne connais encore aucun rayon qui puisse être rapporté avec certitude á l'une ou l'autre de ces dents, et cependant il existe plusieurs espèces de rayons du type des Hybodontes dans le calcaire carbonifère.