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XIV. OXYRHINA (MERISTODON) PARADOXA Agass.
© ETH-Bibliothek Zürich, Alte Drucke
Agass. Vol. 3, Tab. 36, fig. 53-56.
Je range provisoirement dans ce genre, sous le nom de Oxyrh. paradoxa, certaines petites dents fort bien conservées, provenant des dépôts jurassiques de Tilgate. Dans le nombre il y en a de deux types, les unes massives et trapues, les autres grèles et élancées; mais comme elles ont été trouvées dans la même localité et qu'elles ont à-peu-près la même apparence, j'ai cru devoir les envisager comme appartenant les unes (fig. 53 et 54) á la mâchoire supérieure, et les autres (fig. 53 et 56) á la mâchoire inférieure, d'autant plus que leur structure microscopique semble confirmer ce rapprochement.
Quant á l'espèce, elle est très-caractérisée. La surface de l'émail est garnie de petits plis très-fins, qui s'étendent jusqu'au sommet du cône, mais sans envahir les bords qui sont á peine tranchans; la pointe est obtuse; la face externe n'est pas plane, mais plus ou moins convexe, et contraste d'une manière frappante avec la plupart des autres Oxyrhines qui sont planes et même concaves á la face externe. Malheureusement la racine a disparu de tous les exemplaires que je connais, ensorte qu'il est impossible de dire avec certitude s'il y avait des bourrelets latéraux, et si par conséquent l'espèce est plus voisine des Oxyrhines que des Otodus ou des Lamies, ou vice versa. Ce qui me fait cependant supposer que c'est des Oxyrhines qu'elle se rapproche le plus, c'est que l'on ne trouve que dans ce genre des espèces dont la face externe soit plus ou moins renflée au lieu d’être concave. Au lieu de bourrelets, on remarque une dilatation générale des bords, comme dans certains Hybodus, et cette circonstance m'aurait peut-être engagé á ranger ces dents dans ce dernier genre, si leur structure microscopique ne les rapprochait davantage du type des Lamies. Il n'est pas moins digne de remarque que toutes les dents sont détachées de la racine d'une manière très-nette et sans brisure, comme si la racine et l'émail avaient été simplement soudés.
Les originaux, au nombre de vingt, m'ont été communiqués par M. Mantell. Toutes les figures sont vues par la face externe. Les figures au trait représentent le profil. Enfin les fig. 53b et 55b sont des grossissemens de fig. 53 et 55 pour montrer la disposition des plis.
Il existe dans la collection de M. le comte de Münster plusieurs petites dents jurassiques du même type provenant en partie du coral-rag supérieur du Galgenberg près de Hildesheim, en partie du calcaire oolitique ferrugineux de Rabenstein. Il se pourrait qu'il y en eût de la même espèce que notre Oxyrh. paradoxa; mais pour avoir á cet égard une entière certitude, il faudrait pouvoir comparer les originaux. Or, je ne connais les dents de la collection de M. le comte de Münster que par des dessins. Si les dents des différentes localités signalées ci-dessus constituent des espèces distinctes et si le caractère de la séparation entre la racine et la couronne est constant chez toutes, il conviendrait d'établir un genre á part pour elles, que l'on pourrait appeler Meristodon.
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References for OXYRHINA (MERISTODON) PARADOXA